Le Grand Conseil du canton de Genève a voté la semaine passée un texte visant à lutter contre la pollution lumineuse des privés, en les enjoignant à éteindre les lumières extérieures entre 1h et 5h du matin. Si l’ambition initiale du texte est à saluer, celui-ci souffre malheureusement de nombreuses exceptions émanant de la droite du parlement, limitant fortement sa portée : les vitrines de magasins et les zones touristiques ne sont pas concernées. Les protagonistes de ce projet de loi, déçus par cette voilure réduite, ont même fini par combattre activement le vote de ce texte !
La pollution lumineuse d’origine privée est souvent dominante dans les centres urbains, surtout à l’heure où les communes prennent enfin conscience de la pollution générée par leur éclairage public et implémentent des stratégies pour le contenir. Il existe encore peu d’exemples de textes de loi concernant la pollution lumineuse d’origine privée en Suisse, et tout pas dans ce sens est à saluer. Espérons que les porteurs du projet reviendront avec une nouvelle version plus contraignante dans un futur proche et que les partis bourgeois réaliseront que la mesure est sans conséquence économique mesurable sur les commerces concernés.
Il est intéressant de rappeler que la nouvelle aide à l’exécution de l’Office fédéral de l’environnement rappelle que tous les éclairages qui ne sont pas nécessaires à la sécurité doivent être éteints ou réduits pendant la période de repos de 22h-6h. Les fameuses enseignes publicitaires de la rade de Genève, qui font encore (étrangement) sa fierté, se trouvent déjà en délicatesse avec la loi sur la protection de l’environnement et ne devraient plus être autorisés tel-quel à la construction, si les autorités d’exécution font leur travail correctement. Ce qui n’était pas encore le cas à Genève il y a encore quelques mois.