Votre article “Arbre en lumière” (Femina no 24, 11 juin 2006, p. 56-57) semble ignorer une triste réalité : la pollution lumineuse. Ce terme désigne l’ensemble des impacts négatifs de la lumière artificielle sur l’homme et les écosystèmes, dont nos jardins sont des modèles réduits. La lumière artificielle dérègle l’activité des plantes, attire et tue des centaines d’insectes chaque nuit, désoriente les oiseaux migrateurs nocturnes, favorise les insomnies (20 à 30% de la population suisse) et nous prive de la vue des étoiles par manque de contraste. De plus l’électricité nocturne en Suisse est d’origine nucléaire, et on peut se demander si c’est bien raisonnable de léguer à nos arrières petits enfants des déchets radioactifs pour éclairer nos arbres alors que tout le monde dort… ou du moins essaie.
Arnaud Zufferey, Ingénieur EPFL
Paru dans le journal Femina no 27, 2 juillet. Tirage 218’000 ex.